Indonésie : Quel bilan pour la déforestation ?
L'Indonésie abrite la huitième plus grande superficie de forêt du monde et malgré légère baisse ces dernières années, la déforestation reste un problème ancré dans le fonctionnement de la vie économique et politique du pays. Entre 2002 et 2019, des études révèlent que 26 millions d’hectares de forêt ont été perdus.
Cette déforestation est communément due à la production d’huile de palme et à d’autres plantations agricoles, à l’industrie du papier, à l’exploitation forestière, aux infrastructures et aux projets miniers, et enfin aux incendies incontrôlés. Dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015, l’Indonésie s’est fixé un objectif de réduction de 29 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport au scenario de référence d’ici 2030.
Cet objectif inclut les émissions liées à la déforestation et à la destruction des tourbières, qui constituent la première source d’émissions du pays. Même si les grandes entreprises de l’huile de palme et de la pâte à papier se sont engagées vers un objectif de « déforestation zéro », l’Indonésie restait le troisième pays à avoir perdu le plus de forêts primaires en 2019, autour de 324 000 hectares. Pourtant, depuis 2016, le rythme de la déforestation est en baisse, suggérant que certains efforts ont pu porter leurs fruits.
- Forêt qualifiée de primaire
- Zone cultivée, Forêt secondaire, Zone urbanisée
Malgré de nombreuses actions, la rupture d'un accord emblématique de lutte contre la déforestation en Indonésie en septembre montre l'ampleur des difficultés rencontrées par ces projets soutenus par l'ONU mais critiqués pour leur inefficacité ou leur oubli des populations autochtones.
Atteindre les objectifs de « déforestation zéro » nécessitera donc une forte volonté politique et une coopération entre les acteurs publics et privés à différentes échelles – de la coopération internationale aux transferts aux autorités locales et à l’inclusion des communautés et des petits exploitants, en passant par la coopération avec les acteurs non gouvernementaux.
Cependant, il est important que les engagements soient pris tout au long de la chaîne de valeur, depuis la gestion des forêts jusqu’aux acheteurs et consommateurs, et transversalement à tous les secteurs, afin d’éviter le boycott de produits tels que l’huile de palme. Ce qui ne ferait que reporter la consommation vers d’autres produits tels que les huiles oléagineuses, lesquelles nécessiteraient encore plus de terres pour être produites.